En douze chroniques, découvrez le patron de ce site internet sous un angle nouveau : les vertus de l’homme, époux et père, telles qu’il les pratiqua dans sa vie. Une série proposée par Dominique Menvielle, ancienne directrice des revues Thérèse de Lisieux et Vie thérésienne.
Qu’entend-on par tempérance ? La tempérance assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et maintient les désirs dans les limites de l’honnêteté. La personne tempérante oriente vers le bien ses appétits sensibles, garde une saine discrétion et ne se laisse pas entraîner pour suivre les passions de son cœur. Comme y exhorte le livre de Ben Sira le Sage, dans la Bible (chap. 5, 2) : « Ne te laisse pas entraîner par ton instinct et ta force à suivre les désirs de ton cœur ».
Cette définition caractérise Louis Martin. « J’ai eu fréquemment l’occasion d’admirer l’empire qu’il avait sur lui-même, ou plutôt qu’il prenait, car il était vif de caractère », reconnaît Céline, une de ses filles. À l’exemple de François de Sales, il était parvenu à se rendre maître de sa vivacité naturelle au point qu’il paraissait avoir la nature la plus douce du monde.
Il ne se plaignait jamais. Quand ses filles se montraient encore inexpérimentées au début de leurs fonctions de maîtresses de maison, pour faire la cuisine par exemple, il ne leur faisait aucun reproche. Elles ne surent pas quels étaient ses plats favoris pour avoir la joie de les lui préparer. Louis ne connaissait ni la gloutonnerie, ni la goinfrerie, ni la gourmandise, ni l’intempérance, ni l’ivresse. Son épouse était gênée de recevoir qui que ce soit, fût-ce sa famille, pendant le carême, car son mari était le seul convive à jeûner durant le repas.
Au fur et à mesure, Louis pratique les mortifications
« Arrivés à Lisieux, nous achetions du pain mollet, très tendre. Mais il préféra prendre le pain brié compact et dur parce que c’était le pain des pauvres », souligne Céline. Pour sa vie nouvelle aux Buissonnets, il se fit un emploi du temps qu’il respectait scrupuleusement, alliant travail manuel et travail intellectuel. Il ne voulait pas qu’on restât inactif. Il avait donc prévu un temps de jardinage, ce qu’il n’aimait guère. En été, ses filles devaient trouver des ruses de Sioux pour lui faire boire une boisson fraîche. Il ne réclamait pas non plus de rideaux à ses fenêtres de bureau qui, lors des beaux jours, était une étuve. Il voyageait en 3e classe parce que c’était moins confortable. Lors du pèlerinage à Rome, il avait supporté de façon héroïque un vieux monsieur toujours mécontent en l’encourageant. S’étant fait injurier par l’un des passagers, il ne répondit pas mais se montra ensuite très aimable avec lui.
Cette tendance à la mortification ne fit que croître avec l’âge. Marie, l’aînée de ses filles, s’efforçait de modérer ses pénitences. Elle lui déroba un jour la Vie des Pères du désert qu’elle lui avait imprudemment prêtée et qui l’encourageait dans ce sens.
Pour lui, tout était toujours assez bon. Il cherchait ce qu’il pourrait offrir à Jésus.
Dominique Menvielle
Découvrez les premiers articles de la série sur Louis Martin dans la rubrique « Découvrir » du site : (1/12) Un style d’homme (2/12) Un homme de foi (3/12) Un homme d’espérance (4/12) Un homme de charité (5/12) Un homme de force (6/12) Un homme de prudence Dans les prochains mois, vous pourrez découvrir comment Louis Martin vécut les vertus de justice (8/12), courage (9/12), sagesse (10/12), droiture (11/12) et crainte de Dieu (12/12). |
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