En douze chroniques, découvrez le patron de ce site internet sous un angle nouveau : les vertus de l’homme, époux et père, telles qu’il les pratiqua dans sa vie. Une série proposée par Dominique Menvielle, ancienne directrice des revues Thérèse de Lisieux et Vie thérésienne.
On peut dire qu’en matière de justice, Louis Martin avait une droiture rigoureuse. Il ne transigeait jamais avec ce qu’il estimait être son devoir.
Il n’aurait supporté la moindre fraude vis-à-vis de son prochain. Il est aisé de le constater dans son commerce. Il traitait avec bonté tous ceux qui travaillaient chez lui et les payait toujours comptant. Il n’admettait pas d’avoir la moindre dette envers eux et insistait auprès de ses enfants pour attirer leur vigilance face à la grave injustice qui serait commise en imposant aux autres une privation. Même en voyage à l’étranger, il écrit à sa fille aînée de soigner la domestique et de ne pas oublier de payer son trimestre.
Cette attitude n’est que le reflet de la justice qu’il vivait face à son Dieu. Louis Martin est de ceux qui savent se positionner avec justesse devant Dieu et dont l’attitude traduit « l’ajustement » aux désirs divins. Très jeune, il avait reçu de sa mère cette recommandation : « … et surtout, mon fils, sois bien humble ! »
« Tu sais que Louis est rigoureux observateur des commandements de l’Église ; il ne voudrait ni faire gras ni ne pas jeûner pour un empire », le décrivait Zélie. Le dimanche, jour du Seigneur, était sacré pour lui, au point que ses amis trouvaient qu’il exagérait parfois la pratique du repos dominical. Ils insistaient pour qu’il ouvrît sa bijouterie, fût-ce par une porte dérobée, lui faisant valoir qu’il perdait des occasions de gains considérables, son magasin se trouvant juste en face d’une grande enseigne de nouveautés où se rendaient les acheteurs, surtout les jours fériés. Peine perdue ! Là où pour tout autre la tentation eût été insurmontable, il n’y succomba pas. Lui-même n’achetait rien le dimanche. Ayant vu une pierre à affiler qu’il désirait acquérir, il attendit le lendemain pour l’acheter.
Zélie disait : « Voilà un homme qui n’a jamais essayé de faire fortune ; et malgré tout, le voilà riche. Je ne puis attribuer l’aisance dont il jouit à autre chose qu’à une bénédiction spéciale, fruit de son observance fidèle du dimanche ».
Un homme ajusté aux désirs de Dieu
Louis s’est montré particulièrement ajusté aux désirs de Dieu, au moment des vocations déclarées de ses filles. Père très aimé de celles-ci, il ne les a jamais considérées comme sa propriété. Au contraire, au prix de bien des contrariétés, il a été au service de leurs vocations. Ainsi, avec Léonie qui eut du mal à se fixer au couvent, il consentit à ses essais successifs. Sa petite dernière, Thérèse, racontera que lorsque ce fut son tour, son père « semblait jouir de cette joie tranquille que donne le sacrifice accompli ; il me parla comme un saint ». « Viens, allons ensemble devant le Saint Sacrement remercier le Seigneur des grâces qu’il accorde à notre famille et de l’honneur qu’il me fait de se choisir des épouses dans ma maison ». Son beau-frère, Isidore, pourra ainsi s’écrier, en parlant de Louis : « Nouvel Abraham ! Quelle simplicité, quelle foi ! Nous ne sommes que des Pygmées à côté de cet homme ! »
Sans aucun doute, et c’était reconnu et admis dans la famille, Louis Martin avait un faible pour sa « petite reine » Thérèse. Et pourtant, attentif à son éducation, il avait veillé à ne pas la gâter. Céline raconte que Thérèse avait la prérogative de porter chaque matin le journal à son père. Un jour, elle voulut le porter elle-même, mais Thérèse, très vive, s’en était déjà emparée. Louis lui reprocha alors fortement de n’avoir pas cédé à Céline.
Seul un amour inconditionnel pour le Christ peut mettre en mouvement cet ajustement.
Dominique Menvielle
Découvrez les premiers articles de la série sur Louis Martin dans la rubrique « Découvrir » du site : (1/12) Un style d’homme (2/12) Un homme de foi (3/12) Un homme d’espérance (4/12) Un homme de charité (5/12) Un homme de force (6/12) Un homme de prudence (7/12) Un homme de tempérance Dans les prochains mois, vous pourrez découvrir comment Louis Martin vécut les vertus de courage (9/12), sagesse (10/12), droiture (11/12) et crainte de Dieu (12/12). |
0 commentaires