En douze chroniques, découvrez le patron de ce site internet sous un angle nouveau : les vertus de l’homme, époux et père, telles qu’il les vécut dans sa vie. Une série proposée par Dominique Menvielle, ancienne directrice des revues Thérèse de Lisieux et Vie thérésienne.
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Qu’est-ce qui a poussé l’évêque de Bordeaux, le 22 août 1823, à dire à Madame Martin qui venait seule présenter son petit Louis sur les fonts baptismaux à Sainte-Eulalie : « Réjouissez-vous, cet enfant est un prédestiné » ? Il ne pensait certes pas à un futur fleuron de l’armée française : l’absence du capitaine Martin (le père de Louis) en campagne ce jour-là aurait pu inspirer l’évêque. Mais non. Cette inspiration de l’Esprit Saint tombait en fait sur un terrain familial où la foi était bien enracinée. Chez lui, comme à l’école des frères des Ecoles Chrétiennes d’Alençon, Louis recevra une éducation religieuse très forte.
Qui peut se vanter d’avoir une mère qui écrit à son fils de 18 ans, étudiant à Rennes : « … et surtout, mon fils, sois bien humble ! »
Et pourtant, étudiant à Paris, Louis reconnaît avoir eu besoin d’un grand courage pour tenir bon face aux nombreuses tentations de la capitale. Il priait et trouvait refuge auprès de la sainte Vierge en son sanctuaire de Notre Dame des Victoires. En stage, plus tard, à Strasbourg, il côtoiera un ami non croyant pour lequel il ne cessera de prier durant toute sa vie.
Louis s’installe à Alençon à l’âge de 27 ans. Pour ses amis, « Louis, c’est un saint ». Après son mariage, le 13 juillet 1858, sa jeune épouse Azélie Guérin – dite Zélie -, le rejoint sous son toit où il avait déjà accueilli ses propres parents. Son appréciation rejoint celle des amis de Louis : « C’est un saint homme que mon mari, j’en désire un pareil à toutes les femmes. »
Le soir de son mariage, Louis a offert une médaille à sa jeune épouse. Elle représente Tobie et Sara, emblème de ce que sera toute leur vie : comme ce couple de l’Ancien Testament, chaque instant de Louis et Zélie est remis avec confiance entre les mains de Dieu.
Dans les moments heureux (« Je suis toujours heureuse avec lui, avoue sa femme, il me rend la vie bien douce ») comme dans les nombreux épisodes douloureux (déconvenues dans le travail, incompréhension face à un enfant difficile, et surtout deuils de quatre tout-petits et de son épouse morte à 44 ans), Louis renouvelle sa confiance en Celui qui veut pour nous infiniment plus que ce que nous pouvons imaginer.
La confiance n’est-elle pas la foi en l’amour du Père des cieux pour chacun de ses enfants ?
C’est bien ce que Louis Martin, père, a transmis à sa fille Thérèse, future docteur de l’Eglise.
Dominique Menvielle
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