En douze chroniques, découvrez le patron de ce site internet sous un angle nouveau : les vertus de l’homme, époux et père, telles qu’il les vécut dans sa vie. Une série proposée par Dominique Menvielle, ancienne directrice des revues Thérèse de Lisieux et Vie thérésienne.
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Louis Martin était horloger-bijoutier. Le métier idéal pour lui permettre de se tenir tranquillement dans son atelier, à manier minutieusement les petites pièces d’horlogerie ou d’orfèvrerie. Il aime cette atmosphère paisible que la venue de clients ne rompt pas pour autant, tant il est aimable et accueillant.
Un priant ardent, un actif généreux
Son passe-temps favori correspond en tous points à son métier : il s’est acheté un petit enclos en bordure de Sarthe qui lui permet de taquiner le gardon dans la rivière ou de lire, méditer, prier dans la petite tour qu’il s’est aménagée très sobrement. Ses amis l’appellent plaisamment « le martin-pêcheur ». Louis n’est pas un misanthrope, loin de là, il a des amis, de ceux sur lesquels il peut compter, parmi lesquels il choisira les parrains et marraines de ses enfants ; ces amis qu’il retrouve régulièrement autour du curé de sa paroisse pour parler religion, théologie, philosophie, politique, économie, affaires sociales… ou encore autour d’un billard, jeu en lequel il excelle. C’est avec ces mêmes amis qu’il organisera l’adoration nocturne et aussi les conférences de Saint-Vincent-de-Paul. On l’a donc compris, Louis est à la fois un priant ardent et un actif généreux.
On comprend qu’il ait eu le désir d’être moine dans la communauté des religieux du Grand-Saint-Bernard : à 2500 m d’altitude, dans le grand silence qu’impose la nappe neigeuse une partie de l’année, il aurait aimé aussi partir à la recherche des voyageurs perdus en plein brouillard, accompagné des fameux chiens Saint-Bernard.
L’énergique « sportif de Dieu »
Le paisible Louis est en fait un grand sportif. Fils de militaire, il a été élevé parmi les enfants de troupe. A Strasbourg, il s’est montré capable de sauter d’un pont pour sauver un jeune homme de la noyade : il faillit y laisser sa vie, le jeune entravant ses mouvements en s’agrippant désespérément à lui !
Une autre fois, il fut plus rapide que le taureau qui le poursuivit dans un champ, ne lui laissant que le temps d’attraper au vol sa petite Thérèse et son sac de pêche pour se mettre à l’abri ; avec grande habileté, Louis se retournait de temps en temps pour le maintenir à distance en se servant de ses cannes à pêche comme d’une hallebarde.
Ce ne sont pas non plus les kilomètres à pied qui l’arrêtaient, que ce soit pour trouver dans la campagne environnante une nourrice pour sa fille que Zélie ne pouvait allaiter ou, surtout, pour ses pèlerinages.
Sa plus belle trajectoire fut celle de toute sa vie, orientée vers Dieu, son seul but, qui fit de lui l’homme, le père et le saint, nourri de l’Evangile, que cette rubrique veut vous faire connaître.
Dominique Menvielle
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