Novak Djokovic naît en 1987 dans une famille modeste de Serbie, ses parents tiennent une pizzeria dans une station de ski. Ce n’est pas la poudreuse qui devient l’obsession du jeune garçon, mais le tennis… Raquette à la main, il tape sans cesse la balle contre le mur qui se trouve tout près de sa maison. Ses premiers pas de tennisman se font dans le contexte difficile de la guerre entre son pays, la Serbie, et le Kosovo voisin. Qu’importe la guerre, Novak continue de jouer au tennis cinq à six heures par jour, même lorsque les bombes de l’Otan ravagent la ville de Belgrade. La famille Djokovic y a en effet émigré pour mettre son joyau de fils dans de meilleures conditions pour faire une carrière sportive.
Après cette jeunesse marquée par la guerre civile, c’est un conte de fée qui conduit le Serbe jusqu’au toit du monde. Lorsqu’il débute dans le monde professionnel à 16 ans, deux phénomènes se partagent les trophées majeurs dans la planète tennis : l’élégant Roger Federer et le bestial Raphaël Nadal. Le joueur serbe mettra plus de temps que ses rivaux à arriver à donner la pleine mesure de son immense potentiel. En 2011, le Serbe ne compte encore « que » quatre titres du Grand Chelem, contre dix pour Nadal et seize pour Federer. Mais Djokovic ne cesse de progresser, il bat successivement Roger Federer à Wimbledon en 2019 et Raphaël Nadal à Roland-Garros en 2021. En 2023, « Djoko » finit même par les dépasser quant au nombre de succès majeurs et de semaines passées à la première place mondiale.
Une foi chrétienne explicite
Dans ce parcours semé d’embûches, Djokovic a pu s’appuyer sur une foi qu’il n’hésite pas à afficher. L’homme a hérité sa foi de sa famille et il l’a approfondie au fil des ans.
Sur le court de tennis, Novak porte régulièrement une croix de Chilandar (imposant monastère orthodoxe sur le mont Athos) pour le protéger durant les matchs et, à la fin de ses matchs, il tend son doigt vers le ciel comme pour montrer le secret de sa force surhumaine.
En parallèle de la création de la Novak Djokovic Foundation qui vient en aide aux enfants des familles défavorisées de Serbie, le prodige serbe est le généreux mécène particulier de monastères orthodoxes. Sur son compte Instagram, les grandes fêtes chrétiennes sont d’ailleurs célébrées par des publications d’images orthodoxes. Lui-même n’hésite pas à lancer des « Joyeuses Pâques » aux personnes qui viennent lui demander un autographe à l’approche de la fête.
Dans ses conférences de presse et interviews, le joueur parle régulièrement d’une « force » qui le pousse dans les moments les plus difficiles sur le court. A une question posée par un journaliste sur la force mentale qui lui a fallu pour retourner un match l’opposant à Stefanos Tsitsipas en finale de Roland-Garros, en 2021, le Serbe rétorquait : « Mes anges gardiens sont là. ». Ce jour-là, le Serbe attribue carrément au surnaturel sa victoire : sans ces anges, il n’aurait pas pu sortir de sa passivité pour renverser la vapeur et remporter finalement la victoire 6/7, 2/6, 6/3, 6/2, 6/4.
Rappelons aussi que « Djoko » se rend au chevet du patriarche orthodoxe Pavle pour recevoir une bénédiction avant ses matchs et qu’il lit régulièrement la Bible.
Si le talent et l’entraînement du Serbe ont fait de lui un champion sur les courts, sa foi chrétienne est sans doute la clé de la paix profonde qui semble l’habiter. Cette paix ne se manifeste-t-elle pas dans ses discours d’après-match, chaleureux et apaisés, en dépit d’un manque de reconnaissance de la part de la majorité du public plus attaché à Roger Federer et Raphaël Nadal ?
Djoko n’a jamais semblé aussi fort qu’aujourd’hui. Peut-il désormais gagner le tournoi de Bercy pour achever une formidable année et la victoire de trois tournois du Grand Chelem ? Rendez-vous le 5 novembre pour avoir la réponse…
Arnaud de Bonnefoy
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