1° Ne pas gémir sur son temps et aimer le monde profondément.
« Le contexte est aujourd’hui dur pour les parents, voire hostile aux familles, note Marc Vannesson. Pour protéger nos enfants, on peut alors être tenté de rejeter le monde pour se construire un petit écrin familial qu’on pense à l’abri des dangers. La petite Thérèse, elle, l’aimait profondément, bien qu’elle en était retirée. N’a-t-elle, d’ailleurs, pas écrit : « Je passerai mon Ciel à faire du bien sur la terre ? » La première condition pour éduquer ses enfants est donc de garder l’Espérance et un regard empreint d’amour sur notre monde. Don Bosco, grand saint éducateur de la jeunesse, disait ainsi à ses confrères : « Le salésien ne gémit pas sur son temps ». »
2° L’Amour précède la volonté
« Sainte Thérèse de Lisieux nous aide à comprendre que l’amour doit être inconditionnel dans nos relations éducatives, même malgré les faiblesses et les défauts de notre progéniture. C’est parce que la petite carmélite de Lisieux était consciente de l’Amour sans borne de Dieu pour elle, qu’elle a pu mener le combat pour grandir et dépasser ses faiblesses. Les efforts et les petits sacrifices que nous pouvons demander à nos enfants viendront s’ils se sentent aimés inconditionnellement par nous, leurs parents et s’ils comprennent que le service auquel ils sont appelés est d’abord une réponse d’amour. Certes, il faut ensuite engager sa volonté, mais l’amour est le point de départ pour que l’enfant entre dans une spirale vertueuse. »
3° Rien que pour aujourd’hui
« C’est le titre d’un poème de sainte Thérèse, très éclairant. Les parents peuvent légitimement se faire du souci pour leurs enfants et s’inquiéter pour leur avenir. Découragés, ils sont parfois tentés de soupirer en pensant à tout ce qui les attend : « On n’y arrivera jamais ». Thérèse nous apprend alors qu’il faut vivre pleinement le temps qui nous est donné aujourd’hui, sans craindre pour demain. Et ainsi, accomplir notre devoir envers notre famille et nos enfants, « rien que pour aujourd’hui ». »
4° Chaque chemin est unique
« Au début de ses Manuscrits autobiographiques, Thérèse écrit : « Longtemps je me suis demandé pourquoi le bon Dieu avait des préférences, pourquoi toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâce… ». Les différences de talents, d’aptitudes, de facilités ou de difficultés entre nos enfants peuvent être troublantes et susciter des comparaisons qui font grandir le sentiment d’injustice. Ecoutons sainte Thérèse nous dire que chacun a sa voie qui n’a rien de moins belle que celle des autres : « J’ai compris que si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure printanière, les champs ne seraient plus émaillés de fleurettes… » Il est donc primordial pour tout éducateur, a fortiori des parents, d’accepter et de consentir à la diversité de leurs enfants. »
5° Le « sur-mesure » : ne pas imposer sa voie à l’enfant
« L’accompagnement des novices du couvent de Lisieux avait été confié à Thérèse. Celle-ci écrivait, en connaissance de cause : « On sent qu’il faut absolument oublier ses goûts, ses conceptions personnelles et guider les âmes par le chemin que Jésus leur a tracé, sans essayer de les faire marcher pas sa propre voie » (Manuscrit C 23,2). Les parents peuvent être tentés de reproduire leurs propres « schémas » sur leurs enfants, de vouloir qu’ils adoptent leur façon de voir, de penser, de se conduire d’après leurs propres attendus. Sainte Thérèse nous montre qu’au contraire, il n’y a pas une seule façon d’éduquer, un seul chemin, mais qu’il faut s’adapter à chacun. »
6° L’humilité : se reconnaître petit…
« Quand la prieure de son couvent lui a confié la direction des novices, Thérèse lui a d’abord répondu qu’elle était « trop petite ». C’est sans doute le premier mouvement qui doit animer tout éducateur : se reconnaître humble devant la tâche éducative et accepter de ne pas être tout puissant pour la mener à bien. »
7° … Mais ne pas attendre d’être parfait pour éduquer
« Ce septième point est indispensable au précédent. De nos jours, on insiste beaucoup sur la sincérité : « Je ne demande pas à mes enfants de faire telle chose, parce que moi-même je ne le fais pas », entend-t-on, parfois. Or, se mettre en position d’éducateur, cela fait aussi grandir, nous dit sainte Thérèse : « Je me suis trouvée forcée de pratiquer ce que j’enseignais aux autres » écrit-elle dans Histoire d’une âme. L’humilité consiste donc aussi à ne pas attendre d’être parfait pour enseigner ou éduquer : il faut viser l’exemplarité mais l’exemplarité n’est pas la perfection. »
8° Oser sanctionner, même si cela nous coûte, mais toujours avec amour
« Il peut y avoir un côté ingrat à reprendre, corriger ou admonester ses enfants. Sainte Thérèse elle-même racontait que cela lui coûtait. Mais elle a assumé son rôle et exerçait l’autorité de telle sorte, raconte-t-elle, que les novices qu’elle corrigeait « sent[aient] qu’[elle] les aim[ait] d’un véritable amour ». La sanction ou le reproche ne doivent donc pas être le fruit de la colère ou de l’amertume mais le fruit de l’amour. C’est très exigeant. »
9° Faire grandir ce qui marche bien nos enfants plutôt qu’insister sur ce qui ne va pas
La carmélite avait choisi de prendre l’ascenseur du bon Dieu plutôt que le chemin trop rude des saints inaccessibles. La petite voie n’est pas une voie sans effort, ni engagement. C’est plutôt celle qui au lieu d’accomplir des exploits à la force du poignet se fait dans les choses ordinaires, par petits pas. Comme ramasser une épingle qui traîne par terre en faisant cette bonne action avec amour. On peut aider les enfants à grandir de cette façon. Et lorsque devant un effort, une difficulté, ils se braquent, Thérèse nous enseigne à faire grandir ce qui marche bien chez eux plutôt qu’à insister sur ce qui ne va pas. En gros, plutôt que d’user toutes ses énergies à combattre frontalement le mal, il s’agit surtout de faire grandir le bien. »
10° L’arme invincible de la prière
« C’est Thérèse qui parle d’ »arme invincible » en parlant de la prière. Devant des situations très graves ou douloureuses qui peuvent affecter nos familles et nos enfants, il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir surnaturel de la prière. »
Propos recueillis par Joseph Vallançon
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