Ce qui m’a profondément marqué lors de ma retraite au Sinaï, c’est avant tout la rupture totale avec les distractions habituelles : les messages WhatsApp, les emails et, plus largement, avec le rythme frénétique de la société. En s’extrayant de cette agitation, on est presque contraint à adopter une simplicité essentielle, à révéler son authenticité, sans filtre ni artifice. La rudesse du désert impose une certaine forme de dépouillement, qui, à elle seule, rend l’expérience inoubliable. Mais la plus importante conséquence est que, dans cet environnement brut, les rencontres avec les autres deviennent plus sincères, plus vraies.
« Se retrouver face à soi-même »
La marche, l’immensité et le silence du désert ne laissent aucune échappatoire : on se retrouve face à soi-même et à l’écoute de Dieu. Cela nous ramène à des questions fondamentales et structurantes : qui suis-je réellement ? Où en suis-je dans ma vie ? Quelle direction vais-je lui donner ? Quelle est la qualité de ma relation avec Dieu et comment est ma vie de prière ?
Impossible de fuir ces interrogations, mais je les ai vécues de manière extrêmement positive. Elles m’ont offert un véritable souffle, une bouffée d’air. À Paris, où je réside, il est si difficile de trouver ces instants de silence et de recul ; ces moments de retrait de la société sont donc d’une rare valeur.
La simplicité brute du désert nous ramène à l’essentiel, à une épuration intérieure.
La beauté des paysages a également joué un rôle dans mon ouverture à Dieu. L’immensité du désert et sa splendeur naturelle invitent à une réflexion spirituelle et métaphysique, et surtout à l’émerveillement. La beauté, inévitablement, ouvre le cœur. Se laisser toucher par cette beauté conduit naturellement à s’interroger sur le spirituel et, par là même, à se rapprocher de Dieu.
« Une grande authenticité »
D’un point de vue spirituel, la retraite au Sinaï m’a offert une véritable nourriture quotidienne pour l’esprit. Sans cet accompagnement constant, sans ce soutien spirituel qui alimente la réflexion et la prière, le désert aurait sans doute été bien plus aride sur le plan intérieur.
Ce que je recherchais surtout, c’était renouer avec une vie de prière plus régulière, plus stable. La retraite offre cet espace privilégié, un cadre unique où l’on peut se consacrer pleinement à la reconstruction de cette habitude, à prier, que ce soit au rythme des marches ou dans les moments de silence.
Peu à peu, on s’ouvre à nouveau à la présence de Dieu, aussi bien dans le cœur que dans l’esprit. La disponibilité à cette relation devient alors presque naturelle, plus fluide et évidente.
« La réponse à un besoin presque vital »
Le fait de partager cette expérience spirituelle et la rudesse du désert avec d’autres renforce également, à mon sens, l’approfondissement des discussions. Quand on marche au cœur du désert, une liberté totale s’installe. Le dépaysement et le dépouillement créent un espace propice pour aborder tous les sujets sans retenue, dans une grande authenticité.
Personnellement, j’ai réalisé que la fraternité vécue dans le désert, simple et joyeuse, répondait à un besoin fondamental, presque vital, pour moi. Cela m’a fait prendre conscience de l’importance d’étendre cette fraternité à d’autres sphères de ma vie : dans ma paroisse, au travail et avec mes amis.
J’ai également saisi l’importance de la lecture des textes bibliques. Plus je plonge dans la Bible, plus je comprends la vie du Christ et des Apôtres et mieux je saisis comment incarner la Parole dans ma vie quotidienne.
« Puiser la force et le courage »
Toute la vérité, la simplicité et l’authenticité vécues dans le désert, je les emporte avec moi au retour. Cette retraite m’a profondément marqué, posant de nouveaux fondements que je compte bien préserver.
Au départ, la retraite du Sinaï me semblait être un « phénomène de mode », une idée qui m’irritait et ne m’attirait pas particulièrement. Mais en réalité, j’avais besoin de ce temps de coupure, de me retirer du monde pendant douze jours. C’est une rare opportunité, rendue encore plus précieuse par les conditions optimales dans lesquelles elle s’est déroulée, avec un accompagnement bienveillant.
Si cela peut inspirer d’autres, je les encourage vivement à se ressourcer dans le désert, à y puiser la force et le courage que donne l’Esprit Saint. C’est une occasion unique pour retrouver une relation simple, joyeuse et authentique avec les autres et avec Dieu !
Aymeric de Cagny
Osez l’aventure avec la retraite fondamentale Sinaï 2025 ! Traverser le désert pour rencontrer Dieu, sur les pas du peuple hébreu au cours de l’Exode, c’est ce qui est proposé de vivre aux jeunes professionnels (hommes et femmes) durant la retraite au Sinaï, en 2025. Douze jours de retraite itinérante dans le désert, en bivouac, pour (re)nouer avec Dieu, au rythme du soleil, de la marche, de la vie fraternelle, et de la prière… « Sans portable, sans montre, sans habitations et sans wifi, mais avec frères et sœurs et en Bluetooth direct avec le Père », préviennent les organisateurs. Thème : « J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. Espère le Seigneur, sois fort et prends courage » (Ps 26, 13-14). Infos pratiques : Dates : du lundi 10 au samedi 22 mars 2025 Pour les 25-35 ans : 12 jours à la rencontre de Dieu dans le désert jordanien Prix : environ 1350€ (le tarif ne doit pas être un obstacle) Inscriptions du dimanche 27 octobre 18h jusqu’au 10 novembre 18h Plus d’infos : https://emmanuel.info/propositions/sinai-2025/ Contact : retraite.sinai@gmail.com |
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