
Mes chers amis,
Si l’on vous demandait : « Qu’est-ce qu’un homme viril ? », quelles images vous viendraient à l’esprit ? Peut-être verriez-vous un guerrier farouche, la mâchoire serrée, l’œil dur, avançant sans faillir, imperméable aux doutes et aux faiblesses. Ou bien, à l’opposé, un homme effacé, un compagnon docile, qui n’élève jamais la voix, qui n’ose plus exprimer sa pensée par crainte de blesser. Deux visages opposés d’une même énigme, reflet d’un monde qui ne sait plus ce qu’il attend des hommes. Et vous, mes frères, où vous situez-vous ? Quelle image de l’homme portez-vous en vous ?
Nous sommes tiraillés entre des modèles antagonistes, prisonniers d’injonctions contradictoires. D’un côté, une virilité caricaturale, brutale, qui confond autorité et domination, force et oppression. De l’autre, une vision édulcorée, qui cherche à gommer toute aspérité, à faire de l’homme un être sans relief, un roseau fragile ployant sous le vent. Mais où est la vérité ? Où est la grandeur de l’homme ?
Si nous voulons comprendre ce qu’est un homme véritable, ne devons-nous pas nous tourner vers Celui qui est l’Homme par excellence ? Car il n’y a pas d’autre modèle parfait que le Christ lui-même. C’est en Lui, et en Lui seul, que se révèlent la force véritable et la noblesse authentique.
Regardons-Le.
Sa force n’écrase pas, elle relève. Son autorité ne soumet pas, elle libère.
Voyez cet homme, charpentier dans un village perdu de Galilée, dont les mains sont rompues au labeur, dont le regard transperce les âmes. Voyez-Le, lorsqu’Il marche au-devant des foules, prêchant avec une autorité qui n’émane pas de la force brute mais de la vérité qu’Il porte en Lui. Voyez-Le, défiant les puissants, dénonçant l’hypocrisie des pharisiens, chassant les marchands du Temple d’un geste souverain. Il n’a ni épée, ni armée, et pourtant Il fait trembler les puissants. Il ne crie pas, mais Sa parole retentit à travers les siècles. Il est le lion et l’agneau, le maître et le serviteur, l’époux de l’église et le guerrier.
Sa force n’écrase pas, elle relève. Son autorité ne soumet pas, elle libère. Il n’a pas craint d’être faible aux yeux des hommes : Il pleure devant la tombe de son ami Lazare, Il se laisse toucher par la pécheresse repentante, Il souffre, Il prie, Il angoisse dans l’agonie de Gethsémani. Il n’a pas fui la Croix, Il l’a embrassée, Il l’a portée, Il l’a offerte. Voilà la véritable virilité, mes frères : celle qui ne se détourne ni du combat, ni de l’amour, ni du sacrifice.
Nous autres, hommes du XXIe siècle, avons-nous encore cette force-là ? Avons-nous encore le courage d’aimer jusqu’au bout, de nous donner sans retour ? Ou bien nous laissons-nous bercer par la facilité, par le confort d’une existence sans exigence ? Regardons Saint Joseph : un homme de silence, un homme d’action. Il ne parle pas dans les Évangiles, mais chacun de ses gestes est une parole. Lorsqu’il apprend que Marie est enceinte, il ne réagit ni par la colère ni par l’humiliation. Il réfléchit, il décide, il agit avec justice et douceur. Lorsqu’il reçoit l’ordre de fuir en Égypte, il ne tergiverse pas. Il se lève, en pleine nuit, et part. Voilà un homme. Un homme qui protège sans dominer, qui guide sans contraindre, qui obéit sans servilité. Un homme enraciné en Dieu.
La vraie virilité ne s’affirme pas dans la conquête, mais dans l’offrande. Elle ne consiste pas à plaire, mais à servir.
Mes frères, nous avons été créés pour cette grandeur. Notre force n’est pas dans le pouvoir, ni dans la domination, mais dans la maîtrise de nous-mêmes. Un homme viril selon Dieu est un homme libre : libre de ses passions, libre de ses peurs, libre de ses égoïsmes. Il ne se laisse pas asservir par ses instincts, il ne cède pas aux pulsions qui voudraient le gouverner. Il est maître de son corps et de son âme, non pas pour les renier, mais pour les offrir.
La virilité chrétienne, mes amis, c’est la capacité à se donner. Ce n’est pas une quête égoïste de puissance, mais un mouvement de l’âme vers les autres. Un homme véritable est un homme qui se tient debout, non pour lui-même, mais pour ceux qui lui sont confiés. Il est un pilier pour son épouse, un roc pour ses enfants, un frère pour ses amis, un serviteur pour ceux qui souffrent. Et il sait que cette force ne vient pas de lui seul : il la puise à la source vive, il l’abreuve à la prière, il l’affermit dans le silence où Dieu parle.
Alors, mes frères, je vous pose cette question : quel homme voulez-vous être ? Voulez-vous être de ceux qui fuient, qui s’excusent, qui s’effacent ? Ou bien voulez-vous être des hommes debout, des hommes qui aiment, qui luttent, qui protègent ? La vraie virilité ne s’affirme pas dans la conquête, mais dans l’offrande. Elle ne consiste pas à plaire, mais à servir. Êtes-vous prêts à prendre ce chemin exigeant, ce chemin de grandeur et de dépouillement ? Êtes-vous prêts à renoncer à la facilité, à l’immaturité, à la paresse spirituelle ? Êtes-vous prêts à être ces hommes dont le monde a tant besoin ?
La décision vous appartient.
Je vous invite, cette semaine, à méditer ces paroles du Christ : « Celui qui veut être grand parmi vous sera votre serviteur. » (Marc 10, 42-45). Regardez votre vie, scrutez vos actes, interrogez votre cœur. Votre autorité est-elle un service ou un pouvoir ? Votre force est-elle une protection ou une arme ? Prenez, dès aujourd’hui, une décision d’homme : faites un acte de courage, de responsabilité, de don. Cessez de repousser ce que vous savez devoir accomplir. Agissez.
Nous poursuivrons ce chemin ensemble, semaine après semaine. Que le Christ, l’Homme parfait, nous guide et nous fortifie.
Fraternellement vôtre,
Dr X.Y.

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