
Mes chers amis,
Nous avons vu que la virilité selon le Christ repose sur l’alliance entre force et amour, entre fermeté et tendresse. Mais aujourd’hui, il nous faut aborder un aspect fondamental de cette virilité : le combat spirituel. Car un homme selon Dieu n’est pas seulement un bâtisseur et un protecteur, il est aussi un combattant. Et son combat est d’abord invisible.
Identifier les ennemis invisibles : paresse, luxure, orgueil
L’homme moderne se croit souvent affranchi des batailles spirituelles. Il pense que le mal est une idée dépassée, un mythe pour enfants sages. Pourtant, il suffit de regarder autour de nous pour voir à quel point l’âme est sans cesse attaquée. Et si le diable ne vient pas toujours sous une forme spectaculaire, il sait se cacher dans nos désirs désordonnés, nos complaisances, nos fuites.
Trois ennemis se dressent sur notre route :
- La paresse, qui nous fait remettre à plus tard le bien que nous devrions accomplir. Elle se déguise en fatigue, en lassitude, en découragement. Elle nous pousse à rester dans notre zone de confort plutôt qu’à prendre nos responsabilités.
- La luxure, qui détourne notre regard de ce qui est pur et vrai. Elle réduit la femme à un objet de désir plutôt qu’à une compagne à aimer et à respecter. Elle nous rend esclaves de nos impulsions plutôt que maîtres de nous-mêmes.
- L’orgueil, qui nous pousse à croire que nous pouvons nous sauver par nous-mêmes. Il nous empêche de demander de l’aide, de nous remettre en question, de reconnaître que nous avons besoin de Dieu.
Ces ennemis ne s’imposent pas par la force. Ils nous endorment, nous enchaînent en douceur, jusqu’à ce que nous ne ressentions même plus le poids de leurs liens. C’est pourquoi nous devons veiller et nous armer.
La prière et la discipline comme armes de guerre
Dans toute bataille, le guerrier a besoin d’armes et d’entraînement. Pour nous, ces armes sont la prière et la discipline.
- La prière, car nous ne pouvons pas combattre seuls. Un soldat isolé est un soldat perdu. Il a besoin d’un chef, d’une stratégie, d’une armée. La prière nous ancre en Dieu, nous fortifie, nous donne la lumière nécessaire pour voir où porter nos coups.
- La discipline, car un guerrier sans entrainement est un guerrier vaincu d’avance. Se lever tôt, travailler avec ardeur, maîtriser son corps et ses paroles, être fidèle aux engagements pris… tout cela forge l’âme autant que le corps.
Regardez les saints : aucun d’eux n’a remporté de victoire sans effort. Saint Paul compare la vie chrétienne à une course (1 Corinthiens 9, 24-27). Il faut s’entraîner, renoncer aux plaisirs futiles, se discipliner. Celui qui veut être un homme fort ne peut se laisser dominer par ses caprices.
Saint Michel, chevalier du Ciel
Dans ce combat, nous ne sommes pas seuls. Un archange se tient à nos côtés : saint Michel. Son cri de guerre, « Qui est comme Dieu ? », est une profession de foi et un défi lancé à l’orgueil du Malin. C’est lui qui, à la tête des armées célestes, terrasse le dragon (Apocalypse 12, 7-9).
Faire appel à saint Michel, c’est reconnaître que nous avons besoin d’un allié. C’est lui demander de nous aider à combattre, de nous fortifier. Beaucoup d’hommes délaissent aujourd’hui cette dévotion, alors qu’elle est d’une puissance extraordinaire. Intégrez la prière à saint Michel dans votre quotidien : elle est un bouclier.
« Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat. Soyez notre protection contre la méchanceté et les embûches du diable. Que Dieu le réprime, nous vous en prions humblement. Et vous, ô Prince de l’Armée Céleste, par la puissance de Dieu, précipitez dans l’enfer Satan et tous les esprits mauvais qui errent dans le monde pour la ruine des âmes. Amen. »
Le véritable courage : renoncer à soi pour servir l’autre avec joie
Enfin, mes amis, il est un aspect du combat spirituel que nous oublions souvent. La vraie bravoure ne consiste pas seulement à résister au mal qui nous assaille. Elle consiste aussi à renoncer à nous-mêmes pour servir les autres.
Trop souvent, nous voulons tout concilier : nos plaisirs et nos devoirs, nos projets et les besoins des autres. Mais il arrive un moment où il faut choisir. Imaginez : vous avez prévu une soirée entre amis, un moment que vous attendez depuis longtemps. Mais voilà que votre femme, votre frère, un ami cher a besoin de vous. Non pas pour un caprice, mais pour un vrai besoin.
Que faites-vous ?
L’homme du monde cherchera à tout faire : « Je vais essayer d’être présent aux deux. » Mais la vraie grandeur, la vraie force, est de renoncer à son projet personnel, non avec amertume, mais avec joie. Parce que c’est là que Dieu nous attend. « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » (Matthieu 6, 21).
Ce sacrifice peut sembler insignifiant, mais c’est dans ces petites choses que se forge le véritable combat spirituel. Choisir d’être présent pour ceux que Dieu a mis sur notre route, même lorsque cela nous coûte, est une victoire bien plus grande que tous les exploits visibles.
Un défi pour cette semaine
- Identifiez un de ces ennemis invisibles dans votre vie : paresse, luxure, orgueil. Comment vous atteint-il ? Comment allez-vous le combattre ?
- Récitez chaque jour la prière à saint Michel. Demandez-lui la force.
- Cette semaine, acceptez un renoncement par amour. Lorsque l’occasion se présentera, faites-le avec joie, et non à contrecœur, car en servant l’autre c’est le Christ lui-même que vous servez.
Que saint Michel vous guide dans ce combat, et que le Christ vous enseigne la véritable force.
Fraternellement vôtre,
Dr X.Y.
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