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Cet enregistrement est proposé par Paul de Launoy, comédien, auteur, metteur en scène et formateur. Père de six enfants, Paul de Launoy a suivi sa formation dramatique au Cours René Simon (Paris). Avec la compagnie ARGILIS qu’il a créée en 2018, avec Frédéric Hamaide, il travaille régulièrement sur des projets pour le théâtre. Il enseigne depuis quelques années à l’ICES (Vendée) et à l’EM-Normandie (Dublin).
Mes chers amis,
L’homme véritable n’est pas celui qui évite les conflits, mais celui qui sait les affronter avec sagesse. Trop souvent, nous oscillons entre deux extrêmes : le mutisme du lâche qui fuit toute confrontation et l’emportement du fougueux qui confond fermeté et brutalité. Mais la sagesse nous enseigne qu’il existe un juste milieu, un chemin où la parole est ferme sans être blessante, où la justice se marie à la miséricorde.
Le livre de la Sagesse nous prévient : « Le langage arrogant ne convient pas au fou ; combien moins la parole mensongère au noble ! » (Proverbes 17, 7). Autrement dit, un homme ne se définit pas par le volume sonore de ses disputes, mais par la justesse de ses paroles et l’intelligence de son silence.
L’exemple du Christ face à ses adversaires
Regardez le Christ. Il est confronté à toutes sortes d’adversaires : les pharisiens qui cherchent à le piéger, Pilate qui hésite, les soldats qui l’insultent. À chaque fois, il ne réagit ni par la lâcheté ni par la violence, mais avec une force intérieure désarmante. Il parle quand il faut parler, il se tait quand le silence est plus éloquent.
Lorsqu’on lui tend un piège en lui demandant s’il faut payer l’impôt à César, il ne répond pas par une diatribe politique ni par une provocation. Il pose une simple question : « De qui est cette effigie ? » (Matthieu 22, 20). En une phrase, il met ses adversaires face à leur propre duplicité, sans colère, sans violence, mais avec une vérité imparable. C’est là l’art du conflit bien mené : ne pas chercher à dominer, mais à révéler la vérité. Un homme sage ne hurle pas pour s’imposer, il éclaire pour que l’autre voit par lui-même.
Justice et miséricorde : l’équilibre du lutteur de l’âme
Trop d’hommes pensent que justice et miséricorde s’opposent. D’un côté, il y a ceux qui veulent appliquer la loi sans pitié : « Un tort a été commis, il faut punir ! » De l’autre, ceux qui confondent miséricorde et mollesse : « Il faut comprendre, tout excuser… ».
Mais la vraie justice ne cherche pas à écraser, elle cherche à redresser. La vraie miséricorde ne nie pas la faute, mais elle ouvre un chemin de réconciliation. Le Christ avec la femme adultère en est l’exemple parfait : il ne dit pas que son péché est insignifiant, mais il lui offre un avenir : « Va, et ne pèche plus » (Jean 8, 11).
Quand nous sommes pris dans un conflit, posons-nous cette question : cherchons-nous à restaurer la vérité ou à écraser l’autre ? Un homme juste ne veut pas triompher, il veut que le bien triomphe. Parfois, cela signifie savoir se taire pour laisser l’autre prendre conscience de ses erreurs. Parfois, cela signifie dire un mot dur mais nécessaire. Mais toujours, cela doit être fait dans la vérité et dans l’amour.
Un peu d’humour : l’art de ne pas prendre la mouche
Nous, les hommes, avons parfois cette fâcheuse tendance à nous vexer pour des riens. On nous fait une remarque sur notre conduite en voiture et nous nous sentons attaqués dans notre honneur. On nous reproche d’avoir oublié de descendre la poubelle, et voilà qu’on répond comme si l’on nous accusait d’un crime de guerre. Bref, nous avons souvent la peau aussi fine qu’un papier à cigarette.
Mais soyons honnêtes : combien de disputes auraient pu être évitées si nous avions simplement choisi de ne pas réagir au quart de tour ?
Prenons un exemple : vous rentrez chez vous, épuisé, et votre épouse vous reproche de ne pas avoir sorti la poubelle. Votre premier réflexe ? Contre-attaquer en rappelant toutes les fois où vous avez fait votre part sans broncher. Erreur fatale ! En trois minutes, vous êtes embarqué dans un procès historique sur l’équilibre des tâches ménagères.
L’homme sage, lui, sait choisir son combat. Il sait que certaines discussions valent mieux d’être évitées par un simple sourire et un « Tu as raison, je m’en occupe. » Et il sait aussi qu’un bon fou rire peut désamorcer plus de tensions qu’un discours de trois heures.
Un ami me racontait comment il avait évité une dispute conjugale en réagissant avec humour. Sa femme lui avait fait remarquer qu’il était incapable de retrouver un objet dans la maison sans son aide. Plutôt que de se vexer, il s’est mis à chercher… avec un bandeau sur les yeux en mode « ninja » en criant : « Où est ma dignité ? Elle doit être ici quelque part ! » Résultat : éclats de rire et conflit évité.
La plupart des conflits domestiques ne sont pas des guerres de principe, mais des escarmouches d’ego malmené. Et un homme viril n’a pas besoin de prouver qu’il a raison à chaque instant. Laisser couler, choisir l’humour plutôt que l’offense, c’est aussi une forme d’intelligence.
Un défi pour cette semaine
- Face à un conflit, demandez-vous : « Est-ce la vérité que je cherche, ou la victoire ? »
- Quand la tension monte, inspirez profondément et demandez-vous : « Comment le Christ réagirait-il ici ? »
- Désamorcez au moins un conflit par l’humour ou une parole pacifiante.
Mes amis, un homme fort n’est pas celui qui gagne toutes ses disputes, mais celui qui sait les mener avec sagesse et droiture. Que le Seigneur nous donne d’être des hommes de paix, debout dans la vérité, mais toujours prêts à pardonner.
Fraternellement vôtre,
Dr XY

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